C’est annoncé depuis plus d’un an, les 30 km/heure deviennent la règle sur tout le territoire de la Région bruxelloise à partir de ce 1er janvier 2020, sauf exceptions.
Ainsi, les tunnels, la petite ceinture, le boulevard Léopold II, le boulevard Lambermont, les rues Belliard et de la Loi, le boulevard Général Jacques, l’avenue Louise, l’avenue de Tervuren et plusieurs autres voies de circulation fortement fréquentées seront praticables à 50 km/h. La limite sera même maintenue à certains endroits à 70 km/h, voire 90 km/h pour « quelques entrées de ville« .
Concrètement, cela veut dire que si vous ne voyez pas de panneau indiquant que vous pouvez rouler à une autre vitesse, vous ne pouvez dépasser le 30 km/h.
Comme il s’agit d’un changement au niveau du Code de la route, tout excès de vitesse sera considéré comme une infraction de la route et donc, vous serez verbalisé, voire convoqué devant le tribunal de Police si l’infraction est grave (+ de 30 km/h au-dessus de la vitesse autorisée et en fonction de vos antécédents).
Ce qui ne veut pas dire qu’il y aura « un concours de flash », nous dit-on du côté des zones de police de la Région bruxelloise. « Ce n’est pas l’objectif ». Par contre, il pourrait y avoir, dans un premier temps, davantage de contrôles sur les axes où la vitesse autorisée dépasse les 30 km/h, histoire de sensibiliser les automobilistes. « Ce qui ne veut pas dire non plus qu’il n’y aura pas de contrôle sur les axes où les 30 km/h sont imposés », nous précise-t-on. « Mais ce ne sera pas plus que d’habitude ». C’est en tout cas ce que nous assure la majorité des zones de police de la Région bruxelloise.
C’est aussi le message de la ministre bruxelloise de la Mobilité. Elke Van den Brandt a rappelé ce jeudi midi que l’infrastructure routière avait et va continuer à être adaptée : « On a ajouté des casse-vitesse, des coussins berlinois et des radars préventifs qui indiquent la vitesse, mais ne flashent pas ».
« Il y aura aussi une partie de contrôles-sanctions », a-t-elle ajouté. « Le but n’est pas de mettre des amendes, mais de faire en sorte que les gens respectent les règles ».
Actuellement, il y a deux types de radar en Région bruxelloise : « Soixante radars qui sont installés pour contrôler et verbaliser, mais aussi tout un stock pour faire des radars préventifs. Il y en aura de plus en plus à Bruxelles », précise la ministre Groen.
« La raison principale est la sécurité routière », précise Elke Van den Brandt. « On sait que quand les voitures roulent moins vite, il y a moins d’accidents, moins d’accidents graves. On l’a vu à Grenoble où une zone 30 a été instaurée. Là, le nombre d’accidents a été divisé en deux. A Helsinki aussi, aucun piéton n’y a été tué en 2019. Donc c’est vraiment l’idée de sauver des vies dans le trafic ».
Plus près de chez nous, la commune bruxelloise de Schaerbeek a opté pour les 30 km/h depuis 2018. Et même si cette mesure ne fait pas l’unanimité parmi les habitants, « il n’y a plus d’accidents graves à Schaerbeek depuis 2 ans », selon Cécile Jodoigne (DéFI), bourgmestre faisant fonction à Schaerbeek.
Reste que pour faire respecter cette limitation à 30 km/heure, les contrôles sont indispensables. Depuis deux ans, la zone de police Bruxelles-Nord a multiplié par 14 le nombre de radars mobiles, par 5 la quantité de véhicules contrôlés. Les procès-verbaux, eux, ont doublé : « Au niveau du sentiment de sécurité routière, il y a un impact. Ce n’est pas encore suffisant. Il faut continuer à y travailler. C’est très important. D’un point de vue chiffré, si on utilise un indicateur, c’est-à-dire le nombre d’accidents avec lésions corporelles, on constate une diminution de 12% rien que sur l’année 2019-2020 ».
Précisons que la mesure généralisée à au moins le mérite de clarifier les choses pour tous les automobilistes puisque d’autres communes, comme Jette et Evere, avaient elles aussi franchi le pas des 30 km/h généralisés depuis quelque temps, mais ce n’était pas toujours évident de le savoir, surtout dans les zones limitrophes.